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3-L' architecture mérovingienne

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Message  Admin Mer 7 Nov - 3:31

L'architecture mérovingienne

L'époque mérovingienne constitua une brillante période architecturale à ne pas sous-estimer. Elle se caractérise par la création d'un nombre très important nombre de bâtiment notamment religieux. Mais sous les mérovingiens, il n'y eut pas de très grandes innovations : l'architecture franque reprit dans son ensemble les techniques et les conceptions artistiques de l'antiquité romaine. En effet, n'ayant jusqu'alors aucune tradition architecturale, les Francs se contentèrent de reprendre à leurs comptes l’héritage architectural romain tout en apportant diverses modifications. Tout d'abord, ils veillèrent à entretenir les infrastructures romaines comme les routes, les ponts, les thermes, les égouts, les fortifications, les amphithéâtres, les aqueducs ou les cirques. Nous savons que Chilpéric fit édifier deux cirques à Soissons et à Paris afin d'offrir des spectacles et des jeux à l'imitation des romains.

Mais les constructions mérovingiennes les mieux connues furent celles destinées à la religion chrétienne. En effet les Francs créèrent véritablement un art mérovingien en reprenant le concept des basiliques romaines mais en apportant des motifs décoratifs typiquement barbares comme en témoigne les décors des chapiteaux, les sarcophages et les décors d'orfèvreries. Ils construisirent sous cette forme mixte de véritables cathédrales c'est-à-dire des églises sièges de l'évêque du diocèse comme à Trèves, Lyon ou Genève. Elles ont toutes des formes similaires à savoir une nef romaine séparée par des colonnes sur les bas cotés. Pour l'abside, on y trouve souvent une mosaïque, on emploie également volontiers du marbre mais le plafond est en bois (car moins lourd). Pour rehausser l'ensemble, les bois sont sculptés et relevé d'or. Les absides sont souvent par paires et opposées. Elles sont flanquées de deux salles carrées. Entre la nef et l'abside, il y a toujours une tour lanterne. Enfin, le baptistère est toujours octogonal et possède souvent une coupole. A coté de la cathédrale, il y avait systématiquement le palais de l'évêque.

Les mérovingiens eurent l'idée de mettre des vitres aux églises. En effet, à partir du VII°s, on voit le développement rapide des fours de verriers. Cela induit une production importante du verre. L'avantage étant de protéger l'église des assauts du vent et du mauvais temps. Nous savons par ailleurs qu'en 670, des artisans francs furent chargés de mettre des vitres aux églises anglaises, preuve de leurs renommés en la matière. Mais les vitre n'étaient pas colorés. ce n'était pas des vitraux.



Nous devons citer ici la célèbre cathédrale Saint-Aubin d'Angers, la cathédrale de Nantes, ou les célèbres fresques de la cathédrale de Tours. Il existe également la basilique de Néris dans l'Allier; celle de Grenoble où l'on peut admirer la crypte de St Laurent; la cathédrale de Nevers. La particularité des cathédrales mérovingiennes est qu'elles furent souvent doubles c'est-à-dire comprenant deux églises distinctes mais accolées ou voisines. Des cours à portiques reliaient les églises à des baptistères.



Les baptistères francs, de formes cruciformes, carrées ou octogonaux, sont fort nombreux. Ils se distinguent par le fait qu'ils suivent une structure polygonale à plan centré. Par exemple, il y a le baptistère de Venasque ou celui très célèbre de Fréjus crée vers 475. On peut encore citer le baptistère d'Aix, de Marseille ou de Saint-Jean à Poitiers ou encore de Riez.



De nombreuses autres églises furent construites sous les mérovingiens. L'une des plus ancienne est l'église Saint-Julien de Brioude, en Auvergne. On peut également admirer l'église Saint-Martin d’Autun. Il ne reste pratiquement rien de l'église Saint-Étienne de Paris bâtie par Clovis en 511 puisqu'elle fut totalement détruite par la suite avec la construction de la cathédrale Notre-Dame. Seul le parvis de cette église subsiste. En revanche, l'église Saint-Vincent à Paris, qui fut la nécropole royale des souverains mérovingiens jusqu'à Dagobert Ier, existe toujours sous le nom de l'abbaye Saint-Germain-des-Prés. Par la suite, Dagobert Ier fonda l'abbaye de Saint-Denis en 625 qui devint la nouvelle nécropole royale jusqu'à la révolution. Nous pouvons également citer l'église Sainte-Geneviève de Paris. On peut encore admirer le célèbre antependium de la cathédrale de Bâle.



De grands monastères furent également bâtis comme celui de Jouarre où subsiste une célèbre crypte mérovingienne comprenant le sarcophage de l'évêque Agilbert dont le décor ciselé retrace le jugement dernier et le sarcophage du fondateur de l'abbaye, Adon. De merveilleux sarcophages mérovingiens ont été conservés comme le sarcophage de Brunehaut à Autun qui, malgré sa simplicité, laisse une impression durable, le célèbre sarcophage mérovingien de l'église Saint-Seurin à Bordeaux, et le célèbre "Hypogée de Mellebaude" du cimetière des Dunes de Poitiers.

Quant aux cimetières, nous pouvons citer le célèbre cimetière mérovingien d'Hordain ainsi que celui de Civaux. Mais en général, les cimetières mérovingiens sont également très rares.
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Message  Admin Mer 7 Nov - 3:36

De rares sites archéologiques dévoilent ce que fut l'habitat rural franc. Il se caractérise par sa simplicité. Le village de Brébière près de Douai illustre ce qu'était une maison mérovingienne au VI°s : deux à six poteaux étaient enfoncés dans la terre et formaient les piliers des murs en torchis, le toit étant en chaume. Le village de Gladbach se distingue par le fait que les maisons en torchis étaient particulièrement grandes, capables d'accueillir un grand nombre d'habitant.

L'architecture et la sculpture mérovingienne peut se contempler à partir de l'extraordinaire chapelle funéraire de l'abbaye de Jouarre où l'on peut voir deux magnifiques sarcophages de l'évêque Agilbert et de l'abbesse Théodechilde (fin VII°s). Dans cette crypte, les colonnade sont assez remarquable puisqu'ils constituent l'un des rares témoignages de l'art francs de cette époque. L'architecture de cette époque qui nous soit parvenue est surtout constitué d'églises.
Mais de ces dernières, il ne reste le plus souvent que quelques parties préservées, le reste ayant été soit détruit, soit rebâtit au moyen-âge. Le célèbre baptistère de Poitiers est l'un des très rares monuments encore intact.
On a retrouvé quelques décors comme des mosaïques ou des peintures ou des sculptures.
A Toulouse, on peut encore admirer à Notre-Dame-de-la-Daurade des vestiges sur les colonnes et les chapiteaux. A Poitiers, on conserve l'extraordinaire sculpture des "deux larrons" à l'hypogée des Dunes.
Pour finir, on peut conclure par le baptistère de Saint Jean à Poitiers.
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Message  Admin Mer 7 Nov - 3:42

Architecture à l'époque mérovingienne :
Les origines romaines


La villa

Comme bon nombre de monastères de la période antique, les monastères du début du moyen-âge sont faits essentiellement de matériaux périssables, avec, en Occident, une connaissance des techniques qui semble avoir été un peu perdue à l'époque, si on en juge d'après les édifices peu soignés ou qui se sont carrément effondrés par la suite. Le fait est très compréhensible, si on imagine le paysage de ruines et le désert urbain que pouvait représenter la Gaule, après les grandes invasions barbares, du IIIe siècle au VIe siècle, douloureusement déclamés par Sidoine Apollinaire ou, plus tard, le poète Fortunat. En Egypte, ils étaient de terre, de brique séchée, de torchis. En Gaule les premières abbayes d'occident seront érigées avec des matériaux très périssables aussi, surtout en bois, sauf pour les fondations qui étaient en pierre. Saint-Martin-de-Tours, par exemple, première abbaye connue des Gaules, nous l'avons dit, était bâtie comme une coenobia égyptienne, formée d'anciennes villae romaines adaptées aux besoins propres des moines qui l'avaient construite.

D’anciennes villae romaine, en effet, telles, Solignac, Jumièges, Glanfeuil, Saint-Remy de Quierzy (monastère fortifié par les fils de Clovis, en Neustrie après 511), Sauveterre, Sorde, Montmaurin, etc...sont abandonnées par l'ancien occupant et réquisitionnées par les nouveaux maîtres Francs. Ces derniers en redistribuent, au gré de leurs largesses, tout spécialement aux évêques.

En réaction aux religions païennes, les chrétiens détruisaient souvent tous les monuments dédiés au culte des dieux anciens. Comme il n'était pas question de s'inspirer de ces lieux de paganisme pour bâtir la demeure du Dieu unique, les chrétiens puisèrent leur inspiration dans l'espace civil.

Les villas (villae), rappelez-vous, ont été à de multiples reprises investies à la chute de l'empire romain par des fondateurs de couvents chrétiens, qui composaient souvent avec les structures existantes pour bâtir de nouveaux bâtiments.

En ayant sous les yeux des images de l'atrium gallo-romain, on comprend tout de suite la filiation dont nous venons de parler :

3-L' architecture mérovingienne Archimromc6
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Message  Admin Mer 7 Nov - 3:45

Gaule- Ardèche - Bas-Juliau - Villa gallo-romaine
Plan au sol - IIIe s


3-L' architecture mérovingienne Cloitre-gallo-romain-%20Ardeche-Bas-Juliau-reconstitution

3-L' architecture mérovingienne Cloitre-gallo-romain-%20Ardeche-Bas-Juliau-plan

(A) premier corps de bâtiments situé au nord est une vaste construction à contreforts, orientée est-ouest. Elle est composée de trois bâtiments à vocation probable d'habitat pour le plus petit à l'ouest (1) et d'entrepôt pour le plus vaste au centre (2). Contre le mur est de l'entrepôt vient se greffer une construction de plan carré (3) dont le sol a été surcreusé. On y pénètre par un large seuil percé dans son mur oriental. Le matériel (houe, cerclage en fer) trouvé dans la couche d'incendie qui couvre le sol de terre battue milite en faveur d'une fonction de remise ou de cave. Le massif de maçonnerie (4) qui s'appuie sur son mur sud est un escalier permettant d'accéder à l'étage. La restitution des élévations met le premier étage de cette construction au même niveau que l'entrepôt 2.



(B) Corps de bâtiment ouest , implanté sur une terrasse supérieure, où ont été reconnus des bâtiments à fonction d'habitat. Trois pièces au moins ont des sols mosaïqués. Cet ensemble occidental est identifié comme la pars urbana* de la villa.

(C ) portique à colonnade et chapiteaux corinthiens dont le mur de fond en terre est décoré d'enduits peints polychromes. Ce portique en L donne accès à une cour (D) fermée à l'est par un grand mur de clôture. Dans l'angle nord-ouest de la cour se trouvent les fondations d'une fontaine ou d'un bassin.

La bordure du ravin a fait l'objet de travaux importants, puisque la pente nord-sud du terrain a été aménagée en terrasse. Sur cette terrasse que surplombe la cour, un corps de bâtiment tout en longueur (E) s'appuie au nord contre un mur de soutènement, orienté est-ouest. Il est constitué de plusieurs pièces de dimensions différentes communiquant entre elles et ouvrant au sud sur un espace de circulation est-ouest qui longe ce corps de bâtiment et met probablement la partie haute de la villa en communication avec l'extérieur.
Au sud, en bordure de ravin, se trouvent un petit bâtiment (Cool de construction modeste (fin IIIe – début IVe s.) et un édicule de plan carré (9) qui a livré du mobilier religieux (statuette en bronze de Vénus).

A la fin du IIIe siècle, la partie haute de la villa est détruite par un incendie. Désormais cet espace est abandonné, les matériaux récupérés et la vie se concentre pendant tout le IVe siècle sur la terrasse sud où le vaste corps de bâtiment remodelé est colonisé en partie par un atelier métallurgique. Une sépulture isolée, ménagée dans le niveau de démolition de cette phase, clôt définitivement l'occupation du site. Le type de sépulture et son orientation la situent au haut Moyen âge. Le site semble être abandonné à la fin du IVe - début du Ve s.

Actuellement, la villa de Bas-juliau est la seule villa gallo-romaine sur la commune d'Alba et dans le département de l'Ardèche, dont la fouille a permis de dégager entièrement le plan.


* La villa désigne une demeure individuelle en milieu rural, siège d'un domaine foncier, qui s'oppose à la maison urbaine, la domus urbana. Elle se compose de deux parties principales : la pars urbana, la maison d'agrément du maître et la pars rustica, les bâtiments agricoles.
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Message  Admin Mer 7 Nov - 3:47

Beaucoup de monastères s'établissent aussi à partir d'anciens castrums romains (Annegray, par exemple, le premier monastère fondé par Columban sur le continent, comme il a été dit plus haut). Les castrum sont des sortes de bâtiments officiels fortifiés, qui finiront par accueillir parfois des bâtiments ecclésiastiques, et au-delà desquels le petit peuple vivra, dans ce suburbium que les anglo-saxons ont conservé en "suburbs", et que nous avons appelé faubourgs. Elles pourront aussi s'établir à la place d'anciens temples païens, ( à Luxeuil, au Mont Cassin, où saint Benoît réemploya les matériaux d'un temple d'Apollon, dans l'Italie lombarde). Ainsi étaient remployés de manière pratiques toutes sortes d'éléments de ces anciens bâtiments païens, civils ou religieux, au service du culte chrétien.

Beaucoup d'oratoires, beaucoup d'abbayes adoptent des vocables chrétiens tels que Saint-Pierre, Saint-Paul ou Saint-Sauveur. Saint-Pierre est un vocable des temps mérovingiens (VI - VIIIe), repris aux XIe-XIIe siècles par les églises paroissiales d’origine monastique.

Le plan basilical

La plupart des églises, d'Orient ou d'Occident, perpétuent le type basilical paléochrétien. Ainsi, il n'y avait souvent pas de plan préconçu, ni de structures bien établies, communs aux monastères qui se constituaient, et on adaptait souvent les besoins aux moyens du bord et aux exigences du lieu, souvent la villa romaine, comme nous venons de le voir. Cela vaut aussi pour les abbatiales : A Fleury, par exemple, il y avait deux églises, à Nivelles, Centula (St Riquier) et Fontenelle (St Wandrille), il y en avait trois au début (vers 648), puis quatre, et enfin, Jumièges en possédait cinq. Si l'ensemble des bâtiments de ces premières abbayes était assez vaste, fortifiées d'enceintes imposantes, le lieu de culte était presque toujours très modeste. Les églises avaient habituellement l'aspect d'un grand hall, terminé le plus souvent par un modeste choeur quadrangulaire (Saint-Paul-de-Nivelles, vers 640-650), ou une abside en hémicycle (Romainmôtier), voire deux, ou encore trois absides groupées. On remarquera aussi que le plan basilical romain, restauré parfois avec splendeur par les Carolingiens, fait timidement son apparition : croisillon à Romainmôtier, presque un transept, très longue nef à Nivelles et, plus exceptionnellement, les trois vaisseaux de Sainte-Marie-de-Nivelles,saint-Martin-de-Ligugé ou Saint-Pierre-de-Vienne :
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Message  Admin Mer 7 Nov - 3:52

3-L' architecture mérovingienne Image175
plan restitué de l'abbatiale de Romainmôtier, VIIe siècle (d'après Hubert-Feltrinelli)

3-L' architecture mérovingienne Abbatiale-saint-pierre-vienne-plan
Abbatiale (auj. église) de Saint-Pierre de Vienne*, VIe siècle-plan de l'abbatiale



3-L' architecture mérovingienne Abbatiale-saint-pierre-vienne
Intérieur de l'abbatiale et sarcophage de saint Léonien, VIe s.
3-L' architecture mérovingienne Abbatiale-saint-pierre-vienne-sarcophage-leonien

Ces églises servaient essentiellement aux offices des heures, la célébration eucharistique n'étant pas encore très fréquente, le nombre de moines-prêtres étant alors restreint, se développe au VIIe siècle. Les bâtiments en pierre finirent par remplacer les constructions de bois qui prévalaient dès les premières fondations de ces monastères, et ces nouveaux murs contribuèrent à renforcer l’assise des institutions luxoviennes dans la société précarolingienne.*

*La Vita Filiberti traduite par Michel Mollat dans l’ouvrage Le Moyen Age,
(Liège, 1961) décrit les changements qui améliorèrent le monastère de Jumièges
vers la fin du VIII°s.

* -Saint-Pierre de Vienne

Au Ve siècle, Léonien s'interna dans une logette, d'abord à Autun, ensuite à Vienne (cet évènement est rapporté par Huysmans, dans son roman "L'oblat"). C'est à lui que sera dédié l'abbatiale de Vienne qui portera son nom. "L'église, construite sur le modèle de la basilique antique, malheureusement en partie masquée par des bâtiments modernes, complétée et remaniée au cours des âges, remonte au Vè siècle, à l'époque de l'évêque Saint Mamert, sous le règne des rois burgondes. Située hors les murs, elle a souffert des vicissitudes de l'histoire (invasions, disputes carolingiennes).
Le clocher-porche date du XIIè siècle, de même que les grandes arcades (restaurées au XIXè siècle) qui divisent la nef en trois. "
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Message  Admin Mer 7 Nov - 3:53

De rares vestiges


Depuis la conversion de Clovis, autour de l'an 500, la religion chrétienne devenant celle des princes au pouvoirs, les rois et les nobles mérovingiens attribuaient à l'Eglise, nous l'avons dit, toutes sortes de donations. Celles-ci permirent l'adaptation de la culture chrétienne à celle des envahisseurs : cela concerne cependant moins l'architecture que l'art, qui sera étudié dans le prochain chapitre.

Certaines abbayes, donc, édifiées grâce à ces riches donateurs, étaient des habitations enviables pour l'époque, telle l'abbaye Sainte-Croix fondée par Radegonde ou encore Notre-Dame de Jouarre, Nivelles ou Chelles. Ces exceptions ne concernaient pas que les abbayes elles-mêmes, mais aussi des constructions diverses, dont nous avons peu de témoignages. Nous n'avons pas, hélas, un seul témoignage complet de l'architecture d'un monastère occidental chrétien à l'époque mérovingienne. Seules les églises principales ou un sanctuaire particulier nous livrent quelques bribes de connaissance. Citons le mausolée ( hypogée) de l'abbé Mellebaude à Poitiers, plus connu sous le nom d'hypogée des Dunes, le baptistère Saint-Jean jouxtant l'abbaye Sainte Croix de Radegonde, l'église qui deviendra l'abbatiale de Saint-Pierre aux Nonnains, la crypte de l'abbatiale d'Hermoutier (auj. Noirmoutier), avec le tombeau de saint Philibert, le fondateur de Jumièges.

Toutefois, les moines n'attendront pas tout du pouvoir, loin de là, et beaucoup de ceux qui se lanceront dans l'aventure d'une fondation monastique sueront de tout leur corps pour parvenir, parfois à partir de zéro, à établir des établissements viables économiquement, enviables culturellement, souvent prospères. On pense surtout à Philibert (ou Phillibert), l'admirable fondateur de l'abbaye de Jumièges en 654, au beau milieu d'un siècle où une nette reprise de l'activité architecturale doit être signalée, qu'elle soit civile ou religieuse. La Vita Filiberti (anonyme du VIIIe s.) précise que Philibert éleva rapidement une haute clôture de pierre pour son monastère, régulièrement pourvue de tours.

La fondation d'un monastère suit déjà un cérémonial calqué sur celui de la fondation des cités et des camps de l'Antiquité, que l'on traçait en ouvrant un sillon à la charrue. L'abbaye est ainsi la "réplique" du Paradis, de la Perfection Divine, c'est vrai, et ce travail symbolique passe, par exemple, autant par les proportions du cloître que la contemplation des lys de l'hortus. Nous ne manquerons pas d'étudier dans un autre chapitre cet aspect spirituel de la contemplation monastique.

Le plan cruciforme et centré : l' Espagne

Laissons maintenant la culture mérovingienne et passons les Pyrénées pour la Wisigothie, où une solide et belle tradition architecturale perdure. Comme dans tout le monde méditerranéen, c'est sur la base du plan basilical qu'ont été bâties, en Espagne et jusqu'au VIe siècle, la plupart des églises chrétiennes. A partir du VIIe siècle, les civilisations dépendantes de Rome s'émancipent à tout point de vue et l'art est une des manifestations visibles de l'affirmation d'une nouvelle liberté. Au grand appareil, présent depuis l'époque romaine, on va préférer, entre le IVe et VIe siècle, l'opus incertum, d'influence byzantine. Dans la seconde moitié du VIIe siècle, les églises sont, de nouveau et le plus souvent, soigneusement appareillées. C'est que, de nouveau, l'Espagne renoue des contacts privilégiés avec l'Afrique du Nord et l'Orient. Le plan basilical revient à l'honneur, mais cette fois, l'art wisigoth affirme son propre génie : les édifices sont souvent plus discrets, plus ramassés, l'espace intérieur est beaucoup moins ouvert que ce que l'on connaît, il se compacte et se cloisonne d'avantage. Le monument qui exprime sans doute le mieux ce propos est l'église de San Pedro de la Nave (avant 711), qui faisait très probablement partie d'un complexe monastique. Citons aussi les ensembles architecturaux de Sainte Marie de Melque (Santa María de Melque) et Santa Maria de Quintanilla de las Viñas, eux aussi ayant été, semble t-il, constitutifs de complexes monastiques wisigoths.


LES ARTS :


Introduction

L'époque mérovingienne ne nous apparaît certes pas aussi faste que celle des Carolingiens, mais cela est dû en partie à une perte des richesses produites alors, dû aux pillages, Sarrasins et Normands en particulier, qui se souciaient beaucoup plus de la valeur monétaire des oeuvres que de leur valeur artistique. Mais ce serait sans compter d'autres vagues de destruction : On pense à Charles Martel, qui dépouilla bien des couvents, à l'Ancien Régime, qui fondit par exemple la fonte des autels pour rebâtir des églises, ou encore à l'impiété des révolutionnaires français. Heureusement, on a retrouvé assez de pièces pour n'avoir aucun doute sur certains des talents de ces lointains ancêtres.

Il s'agit surtout du travail du métal, art très prisé des guerriers envahisseurs germains, qui était de haute facture, nous le verrons, en particulier dans le domaine de l'orfèvrerie. Nous nous intéresserons ici presque exclusivement aux productions issues ou conservées par les abbayes, essentiellement cultuelles pour cette période, mais la majeure partie de la production artistique de cette époque est représentée surtout par des accessoires vestimentaires (boucles et plaques-boucles de ceinture, de baudrier, de chaussures, etc...), des objets de parure (bagues, fibules, etc.), des pièces de harnachement (pommeaux d’épée, décors de fourreau, éperons, etc.) ou encore des objets usuels (garnitures de sac et d’aumônière, accessoires de toilette) : de nombreux objets nous sont parvenus, qui témoignent de la maîtrise des fondeurs de bronze et d’argent.

"L’essor des arts mineurs, orfèvrerie et enluminure s’est directement attaché à celui du christianisme dans la société et à son rôle vis à vis du pouvoir. Ce dernier avait contribué à affirmer sa légalité et son prestige par les liens qui l’unissait au Tout Puissant. Cette conception gélasienne plaçait le roi comme réalisateur de la volonté divine exprimée par la voix de Rome. Clovis, après sa conversion et son baptême, et Pépin le Bref, par son attachement à la papauté, ont été les jalons de cette organisation de la société. On a vu, par rapport à la précieuse orfèvrerie de parure découverte dans les sépultures royales, l’attachement des grands à montrer leur position sociale. La monarchie germanique conférait au roi les plus somptueuses parures, Dieu n’aurait pu donc être en dessous des plus puissants de la Terre. Dans un tel état de fait, il était important pour le fondateur d’un grand monastère ou d’une cathédrale de les doter des plus beaux objets liturgiques et livres de culte. Dans un Moyen Age qui sacralisait la beauté, rien ne pouvait être plus beau pour Dieu."
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Message  Admin Mer 7 Nov - 3:54

Les techniques employées par les artistes mérovingiens étaient très proches les unes des autres, souvent empruntés de celles des orfèvres. Les entrelacs des enlumineurs, par exemple, que nous verrons bientôt, étaient réalisés à partir de modèles matriciels, reproduisibles à l'envi. Les décors appliqués par les tombiers sur les sarcophages, étaient effectués à l'aide de dessins gravés, technique bien connue des sculpteurs gallo-romains (voir sarcophage de l'abbaye de Charenton-sur-Cher). Un autre exemple, la taille en biseau était utilisée aussi bien par les sculpteurs que par les orfèvres, ce qui conférait une parenté entre des oeuvres de matière différente, mais ressemblantes par leur relief assez raide et leur côté graphique (voir chancel de l'abbaye Saint-Denis). Un dernier exemple concernera encore les orfèvres, qui transmirent aux sculpteurs leur goût pour le sertissage : des pierres semi-précieuses et des pâtes de verre étaient ainsi incrustées aux dalles de pierre , au lieu des plaques de métal utilisées par les orfèvres (voir hypogée des Dunes).

Pour ce qui concerne les objets réalisés dans des matériaux périssables : bois, cuir, os, ivoire, peintures murales, il aura fallu des conditions exceptionnelles pour traverser les siècles jusqu'à nous. Ce qui nous consolera ici c'est que, les monastères étaient à peu près les seules à posséder ces conditions. Ainsi, c'est en leur sein qu'on a conservé les très rares témoins fragiles de ce temps présentés ici. Et si ces quelques objets ont été miraculeusement préservés, il n'y a quasiment pas de souvenirs de l'aspect intérieur des abbayes, à peine de rares vestiges archéologiques et quelques textes épars. Ils ont au moins le mérite de nous faire savoir qu'il y a, dès l'époque mérovingienne, des abbatiales richement parées, qui sont surtout des basiliques royales, édifiées pour abriter des reliques ou des tombes de saints et accueillir une foule nombreuse et perpétuelle de pèlerins. Ainsi étaient l'abbatiale des Saints-Apôtres de Paris (devenue Sainte-Geneviève), fondée par Clovis (environ 465-511) et sa femme, la reine Clotilde (environ 475-544), ou celle de Sainte-Croix-et-Saint-Vincent, (plus tard Saint-Germain-des-Prés), fondée par le fils de Clovis, Childebert Ier (+ 558), ou encore Saint-Médard-de-Soissons, fondée encore par un roi, Clotaire Ier (+ 561), et Sigebert (+575).

Quelques écrits nous témoignent de leur ancienne splendeur : triple portique peint de figures bibliques et riche plafond de bois sculpté pour les Saints-Apôtres; marbre précieux, ors sur les murs, lambris dorés sur la voûte, pavements de mosaïque et toit de bronze pour Sainte-Croix-et-Saint-Vincent. Citons enfin l'abbaye Saint-Victor-de-Marseille et sa chapelle de Notre-Dame-de-Confession (Vème siècle), où sont conservés in situ un panneau de mosaïque à fond d'or et motif polychrome de rinceaux, ainsi que le revêtement de stuc, avec pampres de vignes, de l'intrados d'un arc.


On ne peut pas dresser une carte précise des ateliers de cette période, monastiques ou non, mais il semblerait que ce soit les villes du Nord de la Gaule, qu'on appellera Neustrie, et particulièrement les capitales des Mérovingiens, qui possèdent les principaux lieux de production d'art Paris, Saint-Denis, Metz, Soissons, Liège, Fulda, Cambrai, Laon, St Gall, Reichenau, Salzbourg, beaucoup de ces villes bénéficiant de la dynamique des nombreuses colonies irlandaises. L'étude cartographique des objets issus du même moule a permis de conclure à l'existence d'ateliers qui diffusaient largement leur production dans la région de production, par exemple de Paris à la Manche, de la Seine au Rhin.

Enfin, il semblerait que, pour produire ses oeuvres d'art ou d'architecture, la Neustrie manquait cruellement alors de matières premières, qu'elle importa de la Gaule encore romanisée, l'Aquitaine, qui lui fournit entre autres exemples du marbre pyrénéen extrait des carrières de Saint-Béat, pour les colonnes et chapiteaux de l'abbatiale des Saints-Apôtres de Paris (la future abbaye Sainte-Geneviève), puis celles de Sainte-Croix et Saint-Vincent (la future Saint-Germain-des-Prés), Saint-Denis ou Jouarre. On peut ajouter des sarcophages, des plaques-boucles, etc... (sans compter l'oeuvre missionnaire et monastique des Aquitains eux-même en région barbare, tels Philibert de Jumièges, saint Eloi et saint Amand).
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Message  Admin Mer 7 Nov - 4:00

Art mérovingien

L'avènement de la dynastie mérovingienne en Gaule (Ve siècle apr. J.-C.) a entraîné des changements importants dans le domaine des arts. L'architecture ne traduit plus un désir de construire des édifices robustes et harmonieux. La sculpture régresse au point de n'être plus qu'une simple technique d'ornementation des sarcophages, des tables d'autel ou du mobilier ecclésiastique.

Par contre, l'essor de l'orfèvrerie et de la peinture sur manuscrit entraîne une résurgence des éléments celtiques de décoration, qui, malgré les apports chrétiens et barbares, constituent le fond véritable de la création artistique mérovingienne.

A l'unité du royaume franc que réalisent Clovis (465-511) et ses successeurs correspond la nécessité de bâtir des églises, dont le plan fut très probablement repris de celui des basiliques romaines. Ces églises, qui comportaient une charpente en bois, ne résistèrent malheureusement pas aux incendies, accidentels ou allumés par les pirates normands lors de leurs incursions. La description laissée par l'évêque Grégoire de Tours Histoire ecclésiastique des Francs de la basilique Saint Martin, construite à Tours vers 472, fait regretter la disparition de cet édifice qui fut l'une des plus belles églises mérovingiennes.

A Aix-en-Provence, Riez et Fréjus, trois baptistères, bâtis sur plan octogonal et couverts d'une coupole sur piliers, subsistent comme principaux témoignages d'une architecture au demeurant très perméable à l'influence orientale (le baptistère de Riez, dans les Alpes-de-Haute-Provence, rappelle celui de Saint-Georges d'Esrah en Syrie).

Fort différent des baptistères provençaux, le baptistère Saint-Jean (VI e siècle), à Poitiers, a la forme d'un carré flanqué de trois absidioles. Il s'agit vraisemblablement d'un édifice antique remanié, ayant subi un grand nombre de transformations, mais qui conserve dans sa décoration (chapiteaux de marbre) un caractère mérovingien.

Parmi les cryptes, très nombreuses en raison de l'importance du culte des saints à cette époque, seules demeurent celles de Saint-Seurin de Bordeaux, de Saint-Laurent de Grenoble et de l'abbaye de Jouarre (VII e siècle).
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L'ARCHITECTURE RELIGIEUSE A L'EPOQUE MEROVINGIENNE

Bibliographie :

FOURNIER Gabriel, Les Mérovingiens, PUF 1983 (QSJ 1238)
HUBERT Jean, L'Art pré-roman, 1938
VIEILLARD-TROIEKOUROFF May, Les monuments religieux de la Gaule d'après les oeuvres de Grégoire de Tours (1976)
MOREUX Jean-Charles, Histoire de l'Architecture, PUF (QSJ 18)
CHELINI Jean, Histoire religieuse de l'Occident médiéval, Colin
DEMIANS D'ARCHIMBAUD G., Histoire artistique de l'Occident médiéval, Colin
GRABAR André, L'âge d'or de Justinien
BOUSSARD Jacques, Atlas historique et culturel de la France

Plan :

-INTRODUCTION-
A. LES CADRES DE L'EGLISE
1) diocèses et paroisses
2) les sanctuaires
3) les églises monastiques
4) la décoration
B. CARACTERISTIQUES ARCHITECTURALES
1) les églises épiscopales
2) les baptistères
3) les cryptes
C. DESCRIPTION DE QUELQUES SITES
1) Jouarre 2) Auxerre 3) Tours
-CONCLUSION-



[retour exposés]

INTRODUCTION :

A l'époque mérovingienne, les Arts sont en pleine décadence. l'architecture, autant que nous la puissions connaître par les très rares fragments qui nous sont parvenus, ne produit plus de très grands édi

fices : de très petites églises, des baptistères, qui témoignent d'une ignorance profonde de la technique romaine, sont les seuls monuments de pierre qu'on peut citer aujourd'hui.

Cette période architecturale se place dans ce que l'on appelle l'art pré-roman, s'étendant du début de l'ère chrétienne

à la période romane (c'est à dire jusque l'an 1000 selon les historiens). Il est certain qu'au début les églises des Gaules rappelaient par leur plan et leur décoration les basiliques romaines à couverture charpentée, et cela tout particulièrement à l'époque mérovingienne où les évêques gallo-romains, sans cesse en rapport avec la Ville Eternelle, en imitaient les monuments.

S'il ne demeure aujourd'hui que de rares vestiges des constructions élevées en Gaule du V ème au X ème siècles, c'est parce que la plupart ont été démolies de propos délibéré pour faire place aux édifices romans ou gothiques que nous admirons encore.

La décoration, à base de dessins géométriques, est très pauvre. Le remploi de matériaux antiques est fréquent et indique que les ouvriers étaient alors incapables d'imiter l'ouvrage de leurs prédécesseurs gallo-romains.

Cependant, les bâtiments en partie conservés, rendus au jour par des fouilles ou connus par d'anciennes descriptions, des dessins et des plans, sont plus nombreux qu'on ne le soupçonnait naguère. La connaissance de l'époque de la première fondation de beaucoup de basiliques et de monastères, quelques inscriptions, des textes nombreux et précis permettent de fixer avec une approximation suffisante la date d'une centaine d'entre eux.

Les indications chronologiques données par les documents de date ou d'authenticité douteuse ne doivent être acceptées qu'avec une extrême prudence, et l'on ne saurait retenir celles qui ne s'autorisent que de traditions orales fort incertaines.



[retour exposés]



A. LES CADRES DE L'EGLISE

1) Diocèses et paroisses

C'est au bas-Empire que remonte l'essentiel de l'organisation de l'Eglise, c'est-à-dire l'épiscopat et le diocèse d'une part, la paroisse rurale d'autre part. L'Eglise paléochrétienne a emprunté au Bas-Empire ses cadres administratifs et et sa hiérarchie : en principe, dans chaque cité, un évêque a été chargé de diriger le clergé et les fidèles, et l'évêque qui avait son siège dans la métropole de chaque province exerçait une prééminence sur les autres évêques de la circonscription. Ainsi, à quelques détails près, le cadre administratif de l'Eglise reproduisait celui de l'Empire Romain. Quand l'Empire s'effondra sous le coup des invasions, l'évêque et l'organisation diocésaine subsistèrent, sauf dans quelques régions-frontières.

L'autre cellule de base de l'organisation ecclésiastique fut la paroisse rurale. A l'origine, le diocèse constituait une paroisse unique qui était administrée par l'évêque et son clergé : tous les sacrements étaient donnés dans les sanctuaires qui formaient le groupe épiscopal. Les progrès de l'évangélisation du monde rural aux IV ème et V ème siècles eurent pour conséquence un démembrement du diocèse. A la demande et avec la collaboration des populations, les évêques furent amenés à créer dans les localités les plus importantes de leur diocèse, vici et forteresses collectives, de véritables succursales de l'église épiscopale qui achevèrent de se constituer avec leurs traits originaux au cours du VI ème siècle. Elles restaient sous la surveillance de l'évêque ; cependant chacune possédait son clergé dirigé souvent par un archiprêtre et habilité à distribuer la plupart des sacrements. Beaucoup de ces grandes paroisses et églises baptismales remontaient à l'époque paléochrétienne, mais de nouvelles créations eurent encore lieu au VI ème et au VII ème siècle : le nombre en resta cependant limité (15 à 40 par diocèse).

2) Les sanctuaires

Suivant les usages traditionnels, la liturgie publique se déroulait non dans un sanctuaire unique, mais dans un groupe d'au moins deux sanctuaires aménagés en fonction des besoins liturgiques. Le sanctuaire épiscopal ou paroissial, qui était destiné à la célébration du culte public, était doublé d'un baptistère, c'est à dire d'un édifice aménagé pour la célébration des baptêmes collectifs par immersion. Les catéchumènes jusqu'à leur baptême n'avaient pas accès à l'intérieur de l'église et ne pouvaient assister à la totalité de la célébration de la messe. C'est pourquoi ces baptistères étaient séparés de l'église proprement dite ou accolés à elle, en constituant un bâtiment distinct. Une piscine en occupait le centre, suffisamment grande pour recevoir un adulte, tandis que les galeries assuraient la circulation des fidèles : les baptêmes étaient, en effet, distribués aux seuls adultes, uniquement à l'occasion des grandes fêtes de l'année liturgique.

Le groupe épiscopal comprenait le plus souvent un troisième sanctuaire, également de plan basilical et élevé dans le voisinage du couple basilique-baptistère. Ces cathédrales doubles sont fréquentées dans tout l'occident dès l'époque paléochrétienne. La destination de la deuxième église a donné lieu à des discussions : ce sanctuaire était vraisemblablement plus spécialement réservé à l'évêque, qui y célébrait certaines cérémonies dont il avait conservé le monopole ; à certaines occasions ou du moins dans certains diocèses, des processions avaient lieu également entre ces sanctuaires et symbolisaient l'unité du groupe épiscopal.

Si l'on néglige les difficiles problèmes que soulèvent la date et le premier mode d'établissement des églises épiscopales dans les cités gallo-romaines, on peut dire qu'à l'époque mérovingienne, le nombre, les emplacements respectifs et les vocables des églises élevées auprès de la domus ecclesiae, résidence de l'évêque et de ses clercs, ne répondaient pas à des règles fixes mais à certains usages, communs à une grande partie de la Chrétienté, que l'on s'efforçait de suivre dans la mesure où le permettaient le site et les circonstances.

Au sud de la Loire et en Bourgogne, les trois édifices s'élèvent souvent du nord au sud parallèlement les uns aux autres (c'est le cas à Auxerre), tandis que dans la Gaule septentrionale, il semble que l'on ait préféré édifier les deux églises sur le même axe est-ouest et presqu

e dans le prolongement l'une de l'autre.

Les églises sont le plus souvent au nombre de trois : une église placée sous le vocable de la Vierge, le templum Baptisterii, toujours dédié à saint Jean après le V ème siècle, et une autre église qui a pour vocable le plus fréquent Saint-Etienne ou les Apôtres (il en était encore ainsi à Auxerre au XVIII ème siècle).

Le premier de ces usages est fort ancien et il n'est point particulier à la Gaule. Les vers composés en 403 par Paulin de Nole pour décorer les deux basiliques et le baptistère que Sulpice Sévère venait de construire dans une cité d'Aquitaine, indiquent que les deux églises étaient parallèles et que le baptistère s'élevait entre elles.

L'église dédiée à la Vierge est presque toujours située dans le voisinage immédiat de la demeure de l'évêque et du baptistère.

A l'époque mérovingienne, l'évêque pouvait avoir un oratoire particulier, mais il devait administrer les sacrements qui lui étaient alors réservés dans sa propre église et dans le baptistère voisin. L'autre église, dédiée aux Apôtres, au premier Martyr, ou à un saint, servait au culte paroissial.

Dès la fin de l'époque mérovingienne, on constate une tendance à réunir les lieux du culte jusqu'alors distincts et isolés les uns des autres, ou, plus exactement, à les juxtaposer dans une vaste construction qui permettra de donner un déploiement jusqu'alors inconnu aux cérémonies liturgiques.

Suivant les lieux et les circonstances, c'est tantôt l'église des fidèles, tantôt l'église de l'évêque qui a été agrandie aux dépens de l'autre ou qui a seule survécu.
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3) Les églises monastiques

Pendant le haut moyen âge, l'église épiscopale se composait alors de plusieurs basiliques, tandis que les bâtiments de chaque monastère se groupaient autour de deux ou trois grandes églises et de nombreux oratoires.

Le monachisme est né en Orient et il demeura assez longtemps ignoré en Occident. Introduit en Gaule dans la seconde moitié du IV ème siècle, ses progrès y furent d'abord très lents, mais après la fondation de l'abbaye de Luxeuil par l'Irlandais Colomban (599), il connut un brusque et prodigieux succès.

Petite parenthèse sur saint Colomban :

Saint Colomban, moine irlandais, s'installa sur le continent au début du dernier quart du VI ème siècle. Malgré ses démêlés avec l'épiscopat et surtout avec le roi d'Austrasie, Thierry, qui l'obligèrent à plusieurs reprises à changer de résidence, saint Colomban exerça, ainsi que ses disciples, une influence considérable. Cela se perçoit dans la fondation, principalement dans la Gaule septentrionale, d'un grand nombre de monastères d'origine colombanienne (Luxeuil, Faremoutiers, Jouarre, et d'autres).

En l'espace d'environ cinquante ans, près de 200 monastères furent édifiés dans les régions situées au nord, à l'est et même au sud de la Loire, établissements bientôt pourvus d'immenses domaines,et qui allaient exercer une influence profonde non seulement sur la vie spirituelle de la Gaule septentrionale, mais sur la civilisation matérielle et sur son art.

Les bâtiments claustraux de cette époque étaient déjà disposés comme ils le seront, beaucoup plus tard, dans les abbayes fondées au XI ème ou au XII ème siècle. A Chelles ou à Jouarre, l'église occidentale était accompagnée d'une sorte de cloître, plus petit que le cloître de l'église orientale. Souvent une église spéciale était réservée aux sépultures (c'est encore le cas de Jouarre, mais aussi de Chelles, de Saint-Bertin, de Saint-Ouen de Rouen). Etablis tantôt en campagne (Jouarre), tantôt auprès d'un ancien palais royal (Chelles), tantôt dans une ville (Notre-Dame de Soissons), agrandis, reconstruits ou même transférés dans un lieu voisin très peu de temps après leur fondation (Remiremont), les monastères du VII ème siècle avaient des plans aussi divers que l'était leur histoire même, mais tous possédaient au moins deux églises.



[retour exposés]

B. CARACTERISTIQUES ARCHITECTURALES

1) Les églises épiscopales

La messe était célébrée dans un édifice de plan basilical, qui se composait d'une grande salle rectangulaire couverte de charpentes, subdivisée longitudinalement par des colonnades en trois ou cinq nefs, terminées à une de ses extrémités par une abside voûtée abritant l'autel et le banc presbytéral, précédée souvent du côté opposé par un atrium entouré de portiques; la présence ou l'absence de transepts et d'annexes flanquant le coeur apportaient des variantes, sans modifier profondément le plan général ; des balustrades ou chancels séparaient, à l'intérieur de la basilique, la partie où se tenaient les fidèles de celle qui était réservée au clergé. Le groupe épiscopal comprenait le plus souvent un troisième sanctuaire, également de plan basilical.

Evolution du plan basilical du IV ème au VIII ème siècle

En Gaule, la grande basilique couverte de charpente, à une seule abside, apparaît dès le IV ème ou le V ème siècle, la basilique à transept au moins dès le V ème siècle, la basilique à trois absides dès le VI ème siècle, les oratoires voûtés de plan basilical à une ou trois absides, dès le V ème et le VI ème siècle.

Toutefois, il ne semble pas que l'on puisse attribuer aux architectes de l'époque mérovingienne aucune innovation qui ait eu pour résultat d'apporter de profondes modifications à l'antique plan basilical.

2) les Baptistères

C'est Rome qui conserve le plus ancien exemple d'un baptistère à plan central. Des fondations de cette rotonde primitive sont encore visibles, mais l'édifice a été entièrement refait au V ème siècle par le pape Sixte III. Malgré les transformations ultérieures, ce monument vénérable, ancêtre de tant de baptistères octogonaux en Italie, garde son allure antique.

Ce sanctuaire, appelé baptistère, était placé sous le vocable de saint Jean-Baptiste, et était construit sur plan centré et couvert de voûtes.

Des baptistères furent édifiés de bonne heure en Gaule. Quand Saint Avit fut mis à la tête de l'église de Vienne, vers 490, le baptistère de cette ville était déjà si ancien que ses murs crevassés menaçaient ruine. Il fut nécessaire de le reconstruire. Dans une homélie, il écrit qu' "il était construit en partie de briques et orné de mosaïques, surmonté, comme l'ancien, d'un étage, sa tour centrale et ses étages étant couverts de plaques de métal étincelantes comme l'or".

On ignore jusqu'à l'emplacement de ces baptistères. Ceux dont on a retrouvé les fondations ou qui demeurent encore à Marseille, à Fréjus, à Aix, à Riez, à Venasque, à Mélas, à Valence et à Poitiers ne peuvent être datés avec précision, mais l'histoire de ces cités permet de fixer, très approximativement, l'époque de leur construction.

Marseille 314-614 Riez 439-650 Fréjus 374-636 Venasque 541-650 Aix 412-596

3) les Cryptes

A en croire les manuels, les basiliques mérovingiennes auraient eu des cryptes assez semblables à celles de nos églises romanes. L'apparence archaïque de la plupart des constructions souterraines, le mystère de la pénombre qui y règne, les très anciens tombeaux que l'on y vénère et les pieuses légendes qui entourent leurs origines ont contribué à faire naître cette croyance.

Dans l'antiquité, on employait le mot crypta pour désigner parfois un passage ou un lieu souterrain, et, plus ordinairement, une construction élevée au-dessus du sol, couverte d'une voûte et obscure. C'est ainsi que Sidoine Apollinaire nomme cryptae les écuries d'un cirque, et que jusqu'au IX ème siècle, et même au-delà, on ne désignera pas autrement le porche voûté d'une église.

Grégoire de Tours conte avec détail comment on transformait en basilique les monuments de sépulture qui abritaient la tombe d'un saint particulièrement vénéré : après avoir restauré les voûtes, on élevait au-dessus une basilique.

Un large déambulatoire coudé permettait aux pèlerins, les jours de fête, de circuler d'une façon ininterrompue et aisée autour de la confession, que l'on nomme le "Saint des Saints".

4) La décoration

Quand un poète ou un annaliste du Moyen âge décrit l'une de nos églises disparues, il use presque invariablement d'épithètes qui évoquent un décor éclatant. Point de basilique qui ne soit Ualors splendens, rutilans, nitens, micans, radians, coruscans.

On a trop aisément accusé de mensonges ces pieux auteurs ou supposé que les murs des édifices qu'ils avaient sous les yeux n'étaient revêtus que d'ornements barbares.

Pendant longtemps, l'église épiscopale fut à peu près le seul édifice public de la cité. Les rois, les grands et des foules innombrables de pèlerins enrichissaient de leurs offrandes le trésor des basiliques élevées sur la tombe d'un saint réputé.

On note l'emploi de mosaïques de verre dès le IV ème siècle en Gaule, mais aussi l'existence de pavements de marbre et de peintures murales (Grégoire de Tours raconte que "la femme de l'évêque de Clermont Namatius fit bâtir hors des murs de la ville la basilique de Saint-Etienne, et comme elle voulait l'orner de peintures, elle tenait un livre sur ses genoux, lisant l'histoire des temps passés pour indiquer aux peintres ce qu'ils devaient représenter sur les murs").



[retour exposés]

C. DESCRIPTION DE QUELQUES SITES :

1) Jouarre

- description du plan :

Les premiers monastères d'Occident bâtis à l'exemple de l'Orient semblent dater de la deuxième moitié du IV ème siècle. En Gaule, on en construit beaucoup pendant le VII ème siècle, mais toujours sur l'exemple oriental. Celui de Jouarre fut fondé en 630. Le plan ci-joint donne les bâtiments et les églises au XVIII ème siècle et le relevé des fouilles de l'église funéraire Saint-Paul faites en 1869-1870. Le cloître principal est contre l'église Notre-Dame, réservée à l'usage monastique ; l'église Saint-Pierre servait de lieu de culte paroissial. Enfin, à l'extrémité du cimetière, furent construites les célèbres cryptes à la fin du VII ème siècle. Elles comportent au nord-est un oratoire dédié à Saint-Paul, premier moine et ermite d'Egypte, et, au sud-est, un peu plus tard, fut édifié la crypte dédiée à saint Ebrégésile. Dans Saint-Paul se trouvent les tombes du fondateur, des trois premières abbesses et d'Agilbert, évêque de Paris ; dans Saint-Ebrégésile se trouve la tombe de ce dernier, évêque de Meaux, cousin du précédent. Les cryptes sont formées de deux parties distinctes (figure ci-jointe) ; au nord, un oratoire dédié à sain Paul ermite abritant les tombeaux du fondateur (n°11), des trois premières abbesses (n°7,8 et 9) et d'Agilbert, évêque de Paris (n°12) ; au sud, un autre oratoire, où reposait le sarcophage de l'évêque Ebrégésile (n°VII).

- histoire et description du monastère :

Le monastère de Jouarre, comme tant d'autres fondations colombanistes du même temps, demeura longtemps une sorte de bien de famille groupant autour de deux églises voisines une communauté d'hommes et une communauté de femmes. Théodechilde, nièce du fondateur et première abbesse, vivait encore en 662. Agilbert, évêque de Paris de 667 à 680, frère de Théodechilde, se retira à Jouarre où il mourut à une date inconnue. L'église cimetériale qui était terminée par ces deux cryptes, où les sarcophages étaient soigneusement orientés, faisait vingt mètres de long. Le sol primitif était au même niveau que celui des cryptes, puis il fut de plus en plus exhaussé pour supporter les trois étages de sarcophages qu'on y empila. On retrouva, placés sur le carrelage inférieur, des sarcophages de pierre décorés de stries. L'étage immédiatement supérieur était formé de sarcophages de plâtre aux ornements moulés.

- La crypte funéraire Saint-Paul :

La crypte funéraire Saint-Paul de Jouarre, selon toute vraisemblance, avait à l'origine trois berceaux reposant sur des architraves de pierre supportées elles-même par des colonne. Dans la confession centrale - le "Saint des Saints" - de cette même crypte, des architraves de chêne, portées par des colonnes, servent de point d'appui à la voûte en plein cintre. La similitude d'autres constructions du même type semblent indiquer que depuis le V ème siècle jusqu'au temps de Charles le Chauve, la tradition de la construction voûtée est demeurée en Gaule aussi vivante que les textes le donnent à croire.

A la différence des autres sépultures de la crypte, le tombeau sculpté de Théodechilde n'est qu'un cénotaphe surmontant le véritable sarcophage, dissimulé dans la maçonnerie de l'estrade. Cette circonstance et l'épithète de beata (bienheureuse) donnée à l'abbesse dans l'inscription, donne à penser que l'on accorda les honneurs le l'elevatio à la première abbesse de Jouarre. Son nom fut donc l'objet d'un culte assidu. Tout ceci montre l'importance des enterrements dans une église et montre que cet usage est désormais passé dans les moeurs.

Ce petit oratoire, que nous montre la photographie, contre l'église funéraire Saint-Paul est remarquable par la régularité du plan et la qualité de l'appareil reprenant, dans un souci décoratif surprenant, l'opus reticulatum gallo-romain (alternance de pierres taillées en carré, octogone et losange, se succédant à la surface du mur sur trois zones).

Six colonnes soutiennent la retombée des voûtes d'arêtes par l'intermédiaire de très beaux chapiteaux, d'un art achevé : mêlant des éléments antiques (acanthes, oves, cannelures, anses) à des motifs nouveaux (rosaces, chevrons, feuilles stylisées), ces oeuvres témoignent d'une renaissance de la sculpture sur pierre, attestée encore par le décor des sarcophages.

Celui de l'abbesse Théodechilde est orné sobrement de deux rangées de coquilles (que l'on aperçoit sur l'image) symbolisant les lampes des vierges fidèles, séparées par une longue inscription en beaux caractères ; il suffit qu'un rayon de soleil vienne toucher la pierre des parois pour qu'aussitôt une lumière semble jaillir des conques comme la flamme toujours vivante des lampes de la parabole. Des scènes figurées couvrent les parois de la tombe de son frère, l'évêque Agilbert. L'image du Christ en Gloire, entouré par les symboles des Evangélistes et celle du Christ-Juge acclamé par la foule des Justes transforment les modèles antiques et annoncent le retour à un nouvel humanisme.

Des mausolées analogues à celui de Jouarre furent sans doute édifiés en assez grand nombre à la fin de l'époque mérovingienne. Celui où fut déposé le corps de la reine Bathilde en 658 s'élevait à l'est de la petite église Sainte-Croix de Chelles et la "crypte" édifiée en 677 auprès de l'église Saint-Etienne de l'abbaye de Saint-Amand était, comme celle de Jouarre, un bâtiment en hors d'oeuvre dont les voûtes supportaient directement une toiture.
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2) Auxerre

- Description du plan :

Le plan d'Auxerre, qui est représenté ici, date de 1713. La partie en noir de la cathédrale Saint-Etienne constitue le plan de la crypte terminée vers 1030. Le reste du plan donne les constructions qui subsistaient au XI ème siècle. On remarquera que toutes les églises sont orientés et parallèles.

Saint-Clément ne date pas de l'époque mérovingienne, mais Saint-Etienne est la deuxième cathédrale d'Auxerre dédiée, comme très souvent, au premier martyr et inaugurée par l'évêque Amator au début du V ème siècle. On supprimait ainsi la première cathédrale consacrée à saint Pèlerin et située en dehors de l'enceinte du III ème siècle.

La deuxième église, Saint-Jean-le-Rond, est, comme son nom l'indique, un baptistère dédié à Saint Jean-Baptiste.

La troisième, dédiée à Notre-Dame, semble avoir été plus importante à l'époque mérovingienne que Saint-Etienne car un texte carolingien précise "que l'on disait qu'elle avait la primauté à l'intérieur de la cité". C'est donc la preuve que l'on a choisi plus tard d'agrandir Saint-Etienne et d'en faire l'unique église cathédrale, plutôt que Notre-Dame.

L'évêque réservait donc l'église Notre-Dame à son clergé, et l'autre église au culte paroissial.

- basilique Saint-Germain :

On peut signaler à Auxerre l'importance de la basilique Saint-Germain, construite extra muros par saint Germain lui-même, qu'il avait consacré aux saints martyrs d'Agaune.

Saint-Germain d'Auxerre (493-545)

Saint Germain mourut à Ravenne en 448. Son corps fut dép

osé dans un petit oratoire que le saint avait fait construire sur un domaine de famille, non loin de l'église épiscopale. La reine Clotilde, à une date non précisée mais qui se place nécessairement entre l'année de sa venue en Gaule et celle de sa mort, 493 et 545, fit remplacer l'oratoire par une basilique. Celle-ci existait encore au IX ème siècle.

Héric, moine de Saint-Germain d'Auxerre, en vante alors les vastes proportions et la magnificence. Il cite l'épitaphe, gravée sur le marbre, de l'évêque Loup, faisant connaître que ce prélat vint à Auxerre en même temps que la reine Clotilde "lorsque celle-ci faisait construire la basilique de Saint-Germain". Il décrit aussi le très beau monument, aux ornements d'or et d'argent, qui avait été élevé sur le tombeau du saint par l'évêque Didier (604-622) aux frais du roi Clotaire II, ainsi que l'attestait une inscription.

La basilique mérovingienne semble avoir subsisté jusqu'à l'incendie qui détruisit une partie du monastère à la fin du IX ème siècle. On sait qu'elle mesurait environ 50 mètres de longueur, puisque les constructions qui furent élevées immédiatement à l'est et à l'ouest, entre les années 841 et 865 sont exactement connues ; mais nous ignorons ses dispositions.

Il n'en demeure plus qu'un seul vestige, fort précieux : c'est une dalle de pierre dure, sculptée en bas-relief d'une croix inscrite dans un cercle de 58 cm. de diamètre, qui a été scellée au XVII ème siècle à la partie inférieure d'une niche percée dans le mur sud-est du déambulatoire des cryptes. Elle avait été découverte en 1630 avec un certain nombre de reliques de saint Germain à l'intérieur du maître-autel de l'église haute, reliques qui avaient déjà été reconnues en 1120 et 1277.

Comme la haste de la croix se termine par un rhô grec, et que, d'après les monuments datés, l'usage de cette représentation de la croix monogrammatique apparaît en Gaule vers 400 pour en disparaître complètement aux environs de l'année 540, on peut affirmer que le bas-relief a appartenu à la basilique de Clotilde. Le soin avec lequel il fut conservé semble indiquer qu'il provient du plus ancien monument élevé sur la tombe même de saint Germain.

Saint-Germain d'Auxerre (841-865)

Vers le milieu du IX ème siècle, par le soins du comte Conrad, oncle de Charles le Chauve, la vieille basilique édifiée par la reine Clotilde fut agrandie par l'adjonction de cryptes à l'est et d'une avant-nef à l'ouest. Plusieurs textes contemporains fournissent des renseignements détaillés sur cette construction et permette d'en connaître avec précision les dates extrêmes.

Le 1er septembre 841, on retira le corps de saint Germain du lieu où il avait jusqu'alors reposé et ce fut immédiatement après que l'on dut commencer de construire à l'est de l'église "l'admirable ensemble des cryptes".

La crypte de Saint-Etienne, dont on a retrouvé les peintures murales et qui est située au nord-ouest du conditorium ou Saint des Saints , était terminée avant 857 puisque l'évêque Héribald (829-857) avait décoré son autel d'une table d'argent et qu'il put y être enseveli après sa mort.

La déposition solennelle du corps de saint Germain dans le condiciorum , faite le 6 janvier 860, en présence de Charles le Chauve, marque l'achèvement des "cryptes inférieures" qui existent encore en partie. Enfin, le 20 mai 865, Chrétien, évêque d'Auxerre, et Archenraus, évêque de Châlons, consacrèrent l'oratoire Saint-Jean-Baptiste, à l'ouest de l'avant-nef récemment édifiée, ainsi que le sanctuaire, construction voûtée où l'on avait transporté le maître-autel de l'église. Dans l'avant-nef, des ex-voto de mosaïques furent placés sur les murs en souvenir des miracles dus à saint Germain.

* basilique Saint-Etienne :

Saint-Etienne d'Auxerre 849-887

A Auxerre, l'église épiscopale de Saint-Etienne s'élevait au sud du baptistère et de l'église Notre-Dame.

C'était au début du IX ème siècle un très vieil édifice dont l'évêque Héribald (849-857) restaura les murs et les plafonds, et quil orna de vitraux et de peintures. Abbon (857-860) commença d'élever à l'ouest de l'église une tour qui fut achevée par son successeur, l'évêque Chrétien, mort en 873. Le premier étage de cette tour formait tribune au-dessus de la première travée de la nef. L'évêque Wibald (879-887) consacra au rez-de-chaussée un autel dédié à saint Grégoire et dans la tribune un second autel dédié à la Sainte-Croix. On les désignait au IX ème siècle sous le nom d' "autels des cryptes", indication précieuse qui montre que le rez-de-chaussée et la tribune de la tour étaient voûtées.

Saint-Etienne d'Auxerre 918-961

Au temps de l'évêque Hérifrid (887-909), un incendie détruisit en grande partie l'évêché et ses églises. Gualdric (918-933) entreprit de grands travaux pour les remettre en état. Il apporta notamment de curieuses modifications à la tour qui avait été édifiée à l'ouest de l'église Saint-Etienne entre les années 857 et 887.

Au Nord et au sud de la chapelle Sainte-Croix, établie dans la tribune de la tour, il fit construire des étages pour servir de dépendances au logis épiscopal. Au rez-de-chaussée, le mur ouest de la chapelle située sous la tribune fut percé de portes et on édifia en avant un porche. Ce porche, quelques années plus tard, fut recouvert de voûtes par l'évêque Gui (933-961), qui fit décorer celles-ci de peintures représentant le Paradis et l'Enfer.

Gui agrandit aussi le coeur de l'église. Au-dessus de l'emplacement du maître-autel, à l'ouest de l'entrée du sanctuaire, il fit élever un nouvel arc. Après que l'on eut percé les murs latéraux, on construisit de chaque côté des oratoires disposés de manière à donner à l'église la forme d'une croix. Sous chacun de ces oratoires, il y avait une crypte abritant un autel.



[retour exposés]

3) Tours

- la cathédrale :

La première église dans la cité a été la cathédrale, ecclesia, construite au milieu du IV ème siècle par le second évêque de Tours, saint Lidoire ou Litorius. C'est là qu'officie saint Martin, son successeur. Grégoire de Tours nous apprend que les reliques de saint Maurice et de ses compagnons avaient été autrefois déposées dans cette cathédrale. La cathédrale possédait aussi des reliques de saint Gervais et de saint Protais ; l'évêque Eustochius, au V ème siècle, en prélèvera une partie pour consacrer la deuxième église épiscopale à saint Gervais et à saint Protais.

Eufronius (mort en 573) répare deux églises de la cité, Saint-Gervais-et-Saint-Protais et Sainte-Marie, mais laisse en ruines la plus ancienne. Grégoire reconstruit cette cathédrale primitive restée en ruines depuis l'incendie de 558, plus grande, plus haute, et la consacre en 590. Au VIII ème siècle, la cathédrale avait pris le vocable de Saint-Maurice, puis reconstruite au même emplacement aux XII ème et XIII ème siècles, elle n'a gardé aucun souvenir des temps mérovingiens. Elle est consacrée depuis 1357 au premier évêque de Tours, saint Gatien ; on y a alors affecté ses reliques, quoiqu'il n'y ait jamais officié.

- "domus ecclesiae" et son oratoire (et ses légendes...):

L'année même de son épiscopat, en 573-574, Grégoire convertit en oratoire une salle de la domus ecclesiae, petite, mais fort élégante. Il l'arrange rapidement et y place, selon l'usage, un autel qu'il consacre après avoir célébré les vigiles de saint Martin. Il prend à Saint-Martin des reliques de saint Martin lui-même, de saint Julien, de saint Saturnin et de saint Allyre, et, entouré de prêtres, de lévites en blanc et d'un brillant cortège des citoyens les plus honorables

de la ville, suivis d'une grande foule, Grégoire porte, au milieu de l'éclat des flambeaux et des croix, les reliques sacro-saintes, entourées d'étoffes et de parfums, et arrive ainsi à la porte de l'oratoire ; au moment d'entrer, un éclair terrible emplit soudain d'une terreur sainte ceux qui se trouvent dans la salle. Ce sont ces reliques illustrent qui manifestent la gloire de Dieu pour la consécration de l'oratoire !

Longtemps après la dédicace, un abbé conseille à Grégoire de vérifier l'état des reliques, vu l'humidité du nouveau sanctuaire. Il doit en effet les retirer de l'autel pour les faire sécher devant le feu avant de les remettre chacune dans le linge qui les enveloppait ; le fil qui reliait les reliques de saint Allyre se casse, elles tombent dans le feu, mais, miraculeusement, ne sont pas brûlées !

Dans son village près de Tours, Grégoire, n'ayant pas trouvé de reliques dans le loculus de l'autel qu'il avait déplacé pour agrandir un oratoire consacré à Saint-Etienne, envoie un de ses abbés chercher des reliques de saint Etienne dans l'oratoire de la domus ecclesiae, oubliant de lui donner la clé de la châsse fermée. Il hésite à l'emporter. Miraculeusement, la châsse s'ouvre et l'abbé peut rapporter à Grégoire les reliques nécessaires à la consécration. Grégoire, rentré à Tours bien des jours après, trouve la châsse à nouveau fermée.

Enfin, on trouvait aussi dans cet oratoire de Tours le pallium qui avait enveloppé la vraie croix.

- cellule de saint Martin contigu‘ à la cathédrale :

La cellule où saint Martin avait d'abord habité en temps qu'évêque, avant de lui préférer la tranquillité du monastère de Marmoutier, était contigu‘ à la cathédrale, comme la plupart des premières domus ecclesiae. Grégoire, après avoir déposé les reliques de saint Maurice et d'autres saints à la cathédrale, a porté dans cette cellule des reliques de saint Côme et de saint Damien.

- Baptistère Saint-Jean près de Saint-Martin :

A Tours comme à Clermont

Y, le baptistère se trouvait extra muros, près de la basilique épiscopale, et non près de la cathédrale. Le premier avait sans doute été élevé par Perpetuus, en même temps que Saint-Martin. Grégoire dit qu'il fit construire un baptistère où il a déposé des reliques de saint Jean et de saint Serge.

- Saint-Lidoire :

Saint Lidoire était un habitant de Tours. Ce fut lui qui a fondé la première cathédrale intra muros et qui établit extra muros dans la maison d'un sénateur la première basilique funéraire où il est enterré. Cette basilique garda une grande importance avant que la grande basilique de Saint-Martin ne l'emporte ( c'est dans cette-dernière que sont enterrés tous les évêques de Tours depuis saint Martin).



[retour exposés]



CONCLUSION :

Nous savons donc que les premières cathédrales (ou plus précisément les premières églises appelées plus tard cathédrales) furent d'abord construites dans les faubourgs des villes, avec un baptistère et un cimetière établi souvent le long d'une route. Autour de l'église-mère, on édifia des petites basiliques funéraires, parfois des petits monastères. Tout ceci avait lieu, à l'exemple des chrétientés de la partie orientale de l'Empire romain. En effet, le plan adopté était celui de la basilique rectangulaire à trois nefs avec abside, et l'édifice était tourné vers l'est. Puis, vers le IV ème ou le V ème siècle, le groupe cathédral se transporta à l'intérieur de la citadelle, très souvent dans un angle de la fortification. Les sanctuaires sont alors plus grands et mieux bâtis. Comme il y eu plusieurs reconstructions de cathédrales, à l'époque carolingienne, à l'époque romane et à l'époque gothique, aucun monument ne subsiste aujourd'hui en Occident avec cette ordonnance ancienne.

Une seule exception vaut la peine d'être signalée. En Catalogne, le groupe épiscopal de la petite ville d'Egara a subsisté, plus ou moins remanié.

Des dix sanctuaires existant au début du VII ème siècle, il ne reste que Sainte-Marie, Saint-Pierre et Saint-Michel. Ces trois édifices sont parallèles et orientés. Il en était de même en Asie Mineure, en Illyrie, à Salone au V ème siècle, à Grado en Italie du Nord, etc. Pour savoir s'il en fut de même en Gaule mérovingienne, on peut interroger les patronages subsistant dans une cathédrale ou plutôt, mieux encore, s'adresser aux plus anciens plans : c'est ce que nous avons donc fait pour le cas d'Auxerre.

,Pourquoi les monuments antérieurs au XI ème siècle sont-ils si rares ? Les raisons en sont d'abord les invasions et les pillages des Normands, puis les guerres féodales qu'enraya Charlemagne, enfin l'incendie qui a lui seul détruisit, en 997, Saint-Martin de Tours et 22 autres églises.

Pour remédier à de tels désastres, les architectes résolurent de voûter leurs édifices : c'est le début de la floraison des églises romanes qui couvriront la France ; mais cette période sera peut-être l'objet d'un autre exposé... dans quelques années par exemple (?) !





Notes de bas de page, mal passées dans le transfert de Mac à PC :

v Ouvrages cités à titre indicatif ; leur seule lecture ne pourrait contribuer à une parfaite connaissance du sujet.
# C'est à dire l'art paléochrétien
o Ces cours bordées de portiques étaient fréquentes, situées devant la façade de certaines églises primitives.
G c'est à dire brillante,éclatante, luisante, étincelante, rayonnante.
(Historia Francorum, II, 17)
N parties inférieure d'un entablement, reposant directement sur les supports.
J Monument élevé à la mémoire d'un mort et qui ne contient pas son corps.
x ornement d'architecture imité de la feuille de la plante du même nom et très caractéristique du chapiteau corinthien.
\ ornement architectural en relief, en forme d'oeuf, employé en nombre le long d'une ligne.
_ moulure verticale ou en hélice creusée sur le fût d'une colonne, le plat d'un pilastre, etc.
"Ce sépulcre recouvre les derniers restes de la bienheureuse Théodechilde. Vierge sans tache, de noble race [genere nobilis], étincelante de mérites, zélée dans ses moeurs, elle brûlait pour le dogme vivifiant. Mère de ce monastère, elle apprit à ses filles consacrées au Seigneur à courir vers le Christ leur époux, comme les vierges sages, avec leurs lampes garnies d'huile. Morte, elle exulte finalement dans le triomphe au Paradis" (cité par Stéphane Lebecq, dans Les origines franques, p.166).
t saint Gatien fut un des sept évangélisateurs envoyés de Rome en Gaule, sous l'empereur Decius, au III ème siècle.
8 nom du saint donné en patron à une église ou un autel.
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Message  Admin Sam 10 Nov - 3:16

Sylvain 19/10 : Architecture et sculpture mérovingienne




I ) L’architecture mérovingienne

Les évêques s’inspirent de l’antiquité pour reconstruire les villes (Evêque Didier)
Baptistaire : par immersion. Les baptistaires sont faits de façon à ce qu’un maximum de monde puisse assister à la scène. Baptême par immersion, mort du païen et résurrection de l’homme. Les baptistaire vont disparaître progressivement à partir du 6ème siècle car il n’y avait plus personne à convertir…
Baptistaire en coupole : lumière qui tombe du ciel (fenêtres hautes). Baptistaire St Jean de Poitiers baptistaire « typique » de l’époque Mérovingienne.
Fréjus : bassin central circulaire, colonnes antiques. Le bassin est inondé de lumière le matin.

II ) La sculpture funéraire.

Disparition des objets dans les sépultures : plus de céramiques ou de bijoux mais les hommes sont en revanche vêtus de leurs plus beaux habits. Tête à l’est, corps dans une boîte (cercueil) qui a pour bout de conserver le corps jusqu’au jugement dernier. Pour les plus riches : sarcophages.
Plusieurs type de sarcophages selon les matériaux disponibles dans la région (ex : type Nivernais « Nevers » qui arrivent parfois jusqu’à Nantes ou type Poitevin)
Sarcophages d’Ile de France : grandes rosaces. Région toulousaines : sarcophages antiques et décorés faits en marbre de St Beat.


Dernière édition par le Sam 10 Nov - 3:18, édité 1 fois
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Message  Admin Sam 10 Nov - 3:16

sylvain 19/10 : Les tombes princières Mérovingiennes de Saint Denis.


Nouvelles techniques : technique du cloisonné : pierres semi précieuses serties sur une platine de métal. Pierre en bâte (les pierres sont montées dans des boîtiers métalliques individuels soudés sur une platine de même métal.)
Tombe de la reine Arégonde : retrouvée avec tout son mobilier. Femme de Clotaire 1er, fils de Clovis, 511-561. On a retrouvé sous la basilique des rois de France, le probable tombeau de Saint Denis et des sépultures des rois mérovingiens. Tressage de fils d’or, sorte de grosses chaussettes attachées en jarretelles avec des lanières du cuire desquelles pendent des attributs permettant de connaître la hiérarchie sociale du sujet.
Couteau à manche en tôle d’or : on recouvre le bois d’une couche de métal que l’on frappe ensuite à chaud pour lui donner le dessin du bois.
Grenat : pierre rouge semi-précieuse qui était la pierre d’excellence chez les barbares.
Damasquinage : métal incrusté dans un autre. Or ou argent dans un métal moins noble. > exemple : la fibule ansée.
Dès le 4ème siècle, les officiers supérieurs de l’armée romaine sont des germains : cela explique que l’empire romain « bascule » progressivement. Attributs romains et barbares (coupe de cheveux, vêtements mais bouclier barbare) Stylisation des animaux. Bagues d’or avec pâte de verre bleue (lapis-lazuli) Technique du filigrane : fils d’or extrêmement fins collés à la masse à chaud.
On a retrouvé (sarcophage 36, Michel Fleury) dans une bourse de cuire une boucle de ceinture : ardillon scutiforme (en forme de flèche) en fer. Fibule en nid d’abeille (figure très recherchée), grenat, or. Même décors en Roumanie, dans la somme. Tradition des bourses très répandues. Sarcophage 38 : épingle à tête cubique. Fibule circulaire à têtes d’oiseaux. Or cloisonné.
Sarcophage 48 : boîte en bois avec petits poignards, boucle de ceinture…
Rouelle de St Denis (28B) semblables à celle de Rhénanie.

Armes dans les tombes : souvent limité aux scramasaxes (à la fois taille et estoc) cote de maille et casques à mentonnières. Epées à anneaux (permet de les suspendre à la ceinture)
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