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4-MARSEILLE

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Message  Admin Mer 7 Nov - 21:27

MARSEILLE, CAPITALE DE LA MEDITERRANEE ANTIQUE



Chronologie :

600-480 av J.-C. : période archaïque
480-323 av J.-C. : période classique
323-31 av J.-C. : période hellénistique


I. L’histoire de Massilia, du mythe de fondation au port romain


Massilia est la première ville créée en Gaule, en 600 par les Phocéens, qui sont d’origine de la Ionie (côte Ouest de la Turquie actuelle). Les Phocéens voyagent et dès le VIIe s., ils créent des colonies sur la Méditerranée dans un but commercial.
Ces comptoirs commerciaux s’appellent des emporions.

Légende : Nann, le chef des Ligures (la population de la Gaule) cherchait à marier sa fille Gyptis, lors de l’arrivée des Phocéens. Cette dernière choisit Protis, le chef des Phocéens. Pour leur mariage, Nann leur offre Massilia.
Ce mythe de fondation prouve la légitimité des Phocéens. Mais surtout montre le bon accueil fait aux Phocéens.


Dès le VIe s. av. J.-C., Marseille se développe, échanges commerciaux se créent par le Rhône, et elle crée même ses comptoirs sur le littoral de la Méditerranée. Diffusion de la culture grecque par cette occasion.
En Gaule du Sud, Marseille est l’interlocuteur privilégié avec Rome. Elle s’allie avec, contre donc Carthage. Mais cela crée des tensions avec ses voisins celto ligures. Ex : Marseille va faire appel à Rome contre les Ligures.
En 125 av. J.-C., la Provincia est créée. Marseille garde son statut privilégié (une sorte d’autonomie garantie par l’aristocratie) jusqu’en 49 av. J.-C. En effet, César conquiert la Gaule et aussi Marseille. (Marseille était du côté de Pompée, l’ennemi de César) C’est pour cette raison que César fait perdre à Marseille son statut privilégié, son autonomie. Mais elle garde tout de même le statut de chef-lieu.
Puis déclin du pouvoir progressif pour Nîmes et Arles.


II. Le Lacydon, un site naturel protégé

La rade de Marseille est un excellent abri.
Calanque est très profond donc port, cela permet bateaux de mouiller dans cette rade.
Topographie importante autour de cette rate :
3 collines : Saint Laurent
Moulins
Carmes
2 vallées, grandes surfaces donc installations
1 plage
Entourée par la mer par 3 côtés et est entourée marécage à l’Est mais est vite asséché pendant la période hellénistique.

Trait de côte, le rivage a bougé.
Les fouilles de 93-94 ont prouvé que la ligne de rivage de l’époque archaïque a changé.
Le premier quai était constitué de pieux de bois qui retenaient des blocs de pierre.
C’était un port en eau profonde.

Place Jules Vernes, 2 épaves de bateaux ont été retrouvées, et une cale de halage. Elles sont datées de 550 av. J.-C.
La barque fut conservée sur 5 m de long, mais à l’origine elle en faisait 10. Elle était utilisée pour la pêche du corail.
Un navire à voile de 15 m a été découvert. Il pouvait transporter jusqu’à 12/13 tonnes de marchandises.
Ces navires de commerce prouvent la puissance de Marseille au VIe s.
Ces bateaux de l’époque archaïque ont échoué sur un banc de sable. Au Ve s., il devait y avoir un problème d’ensablement, la plage devait s’avancer de 10 à 20 m.


III. L’urbanisme de Marseille


On connaît très mal le premier état de Marseille, c’est-à-dire à l’époque archaïque. Mais il devait sûrement avoir un plan. La vile se développe vers l’Est. Elle est entourée d’un rempart typiquement grec. Cela témoigne de son statut de ville, de colonie grecque qui contraste avec les cités celto ligures.
Lors des fouilles, en 2005, du Collège du Vieux Port, des niveaux très anciens ont été mis à jour. C’étaient de petits bâtiments organisés autour d’un podium = terrasse en pierre. Autour de bâtiments publics se créent de petits quartiers au milieu du IVe s. av. J.-C.

Pendant la période classique, la ville se développe peu. Elle ne dépasse pas ses remparts. On le sait lors des fouilles des nécropoles ; elles n’ont pas été plus repoussées.

A la fin du IIIe s., pendant la période hellénistique, Marseille se développe vers l’Ouest et l’est. Ce développement est pensé et contrôlé par l’autorité politique riche et puissante. Les remparts sont modifiés vers l’an 100 av. J.-C. Ils sont très différents des premiers ; ils ont une vocation défensive, contre les pirates ligures et contre le siège de césar qui n’arrivera pas à conquérir Marseille militairement.

A l’époque romaine, malgré le déclin, la ville se développe toujours et est créé un nouveau port.


IV. La parure monumentale de la ville

Nous connaissons assez mal les grands monuments de la ville. En effet au XIX- XXe s., l’autorité politique détruit de nombreux vestiges. Dans les années 70, 30 à 40 m de remparts disparaît. La communauté archéologique s’émeut du sort de Marseille et réagit.
On suppose l’existence d’une agora sur la butte de Saint Laurent. L’agora est la place centrale de la vie politique, cela devait être le cœur primitif de la ville.
Le seul monument fouillé fut les bains hellénistiques de la rue Leca. Sa construction est monumentale : 374 m . Cela prouve sa grande importance, ils sont le symbole de la civilisation grecque malgré l’isolement de Marseille.


V. Les comptoirs grecs du littoral


Marseille crée des comptoirs sur le littoral méditerranéen, elle crée des emporions. Dans quel but ? Marseille se sent loin de Phocée et de la Grèce, se sent isolée. De plus, ces emporions lui permettent d’avoir un abri pour ses navires. En effet, les navires longent les côtes, comme des sauts de puce, c’est la « technique » du cabotage.
Par ailleurs, elle est isolée de l’isthme gaulois, qui se situe au Sud-Ouest de la Gaule et a du mal à passer les Alpes. Ces comptoirs lui permettent donc de faire du commerce et d’avoir des relations avec les peuples indigènes.
Ex : Ampurias (en Espagne), comptoir de Marseille.
Agde : premier comptoir qui date du Ve s.
Ces comptoirs ne connaissent pas un développement, leur urbanisme reste l’originel.
Ex : Arles, Nîmes, Antipolis (=Antibes) ont un plan orthonormé.
Olbia (=Hyères), fondée en 340 av. JC, a une fortification militaire ; autre utilité du comptoir. Lutter contre les pirates.


VI. Massilia et le Midi de la Gaule : quelle influence ?


Influence importante, rayonnement sur le Midi de la Gaule. On en a des traces directes grâce à la production des objets :
• La céramique ionienne (blanche, très fine) exportée en très grand nombre dans la vallée du Rhône au VI- V s. Après, des ateliers s’installent même dans cette région pour fabriquer, copier cette céramique. Ex : Le Pègue où il y a imitation sur place.
• Des amphores massaliotes sont retrouvées dans le monde celtique, et même sur des sites princiers.

Marseille est la première ville à diffuser le vin en Gaule. Le vin a une pratique symbolique, sociale dans le monde celtique + transmission de rituels.
Les fouilles de 2005-2006 prouvent qu’il y avait des vignes précoces à Marseille au V- VI s. av. JC.


Marseille diffuse des schémas, des idées. Par exemple, à propos de l’urbanisme que l’on retrouve dans le Sud de la Gaule avec 2 oppida : Lattes (dans l’Hérault) et Entremont (dans les Bouches-du-Rhône, à 10km de Marseille). L’organisation urbaine est inspirée par le modèle méditerranéen que Marseille a diffusé. L’utilisation de la brique crue (Adobe) et de la pierre. Diffusion du mode de vie de Marseille.

MAIS…

Au VIe s., les Phocéens utilisent l’écriture dans la vie de tous les jours. On aurait pu penser que Marseille diffuserait l’écriture. Mais on voit que les celtes utilisent très peu l’écriture, et quand ils l’utilisent, ils se servent de l’alphabet grec et étrusque.
Résistance de la population gauloise pour la tradition orale contrairement à la population méditerranéenne.
Résistance quand on touche à la religion, à la pensée…
Contrairement à la diffusion du commerce, de l’économie, de l’habitat.


Conclusion


Réussite du rôle commercial de Marseille : installation et développement de Marseille. Création de nouvelles voies commerciales.
Il faut quand même nuancer l’importance de Marseille dans l’évolution des populations du Midi de la Gaule.
Petite enclave grecque dans le monde Gaulois, il ne va pas cependant bouleverser profondément les modes de vie indigènes.
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